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La libre négociation est un droit

La loi spéciale passée par Ottawa n’est, tristement, pas une première. C’est une solution qui, originalement supposée être de dernier recours, est bien trop souvent utilisée pour couper court aux négociations légitimes et nécessaires entre parties patronales et employés.


Dans le cas du port de Montréal, ce qu’on constate surtout, c’est le manque de leadership de Justin Trudeau qui avait la possibilité de ramener les parties à la table, ainsi que le mutisme éhonté de la députée libérale locale, où une grande portion de la grève prenait place. Cet endossement tacite de méthodes dignes des conservateurs est assez troublant; il jure grossièrement avec l’image que tente de projeter le Parti libéral du Canada depuis quelques années. Force est de constater que le gouvernement libéral n’est pas plus du bord des travailleuses et des travailleurs que le gouvernement précédent.


La libre négociation est un droit fondamental dans notre société. Et quand on prend le temps d’aller discuter avec les débardeurs comme je l’ai fait plus tôt cette semaine, on ne peut que comprendre leur consternation face aux conditions de travail extrêmement difficiles imposées par leur employeur. La conciliation travail-famille ne se réussit pas avec des vœux pieux, il faut mettre en place les conditions pour qu’elle se réalise et qu’elle fasse partie des mœurs de nos entreprises. Si Justin Trudeau ne fait pas ce qu’il faut pour que les entreprises sous juridiction fédérale changent leur culture, qui le fera? Et quel genre d’exemple est-ce que ça donne pour les autres grandes entreprises du secteur privé? Et pour ceux qui doutent qu’il s’agisse du cœur du problème, Yves-François Blanchet confirmait pas plus tard qu’hier qu’il avait bien reçu la confirmation écrite que la question des horaires aurait suffit à elle seule à mettre fin à la grève :


« Expliquons : le 9 avril, l’employeur a modifié unilatéralement l’application d’une convention collective remontant à 2013 (!) afin d’imposer aux travailleurs des horaires à la fois tout nouveaux et hostiles à la conciliation entre travail et vie familiale. Une préoccupation que personne n’oserait reprocher à qui que ce soit d’autre au Québec, qui n’était pas financière et dont l’abandon par l’employeur mettait immédiatement fin à la grève déclenchée le 26 avril. Les débardeurs n’ont pas toujours tort, certainement pas dans ce cas-ci, et leur engagement m’a été confirmé par écrit » -Yves-François Blanchet, Le Soleil, 29 avril 2021.



Pourquoi les libéraux refusent-ils de jouer un rôle positif dans ce conflit? Pourquoi octroient-ils à l’employeur tout ce qu’il demande, nuisant ainsi aux chances d’une réelle négociation de bonne foi? Où est l’intérêt? Et surtout, comment se fait-il que notre députée, qui clame régulièrement pouvoir influencer le gouvernement, n’a-t-elle pas fait entendre la voix du Québec et de Hochelaga? Le Bloc Québécois, lui, ne s’est pas gêner pour défendre les travailleuses et les travailleurs et leur droit d’aspirer à de meilleures conditions et, surtout, à une meilleure conciliation travail-famille.


Pour lire le texte d’opinion du chef dans Le Soleil : https://bit.ly/3aTgkOh



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